Dans le domaine des travaux publics, les mots AMOA (Assistance à maîtrise d’ouvrage) et MOE (Maîtrise d’œuvre) sont apparus il y a plus de 20 ans.
Ces noms sont aujourd’hui employés dans le cadre de la mise en œuvre des systèmes d’information, et ces deux métiers sont fréquemment confondus au sein des organisations.
C’est pourquoi S&H souhaite aujourd’hui clarifier clairement ces deux idées. Pour le succès de vos projets informatiques, il est crucial de comprendre les différences entre ces deux métiers.
Le projet est défini et géré par le maître d'ouvrage (MOA)
Il est le donneur d’ordre et le décideur. Il dirige l’entreprise.
Il est chargé de l’expression fonctionnelle et non technique et représente les utilisateurs finaux.
Le propriétaire du projet, qui est responsable du besoin, établit l’objectif, le calendrier et le budget du projet.
En outre, le projet est destiné à produire un produit fini appelé « travail ».
La personne ou l’équipe qui soutient l’entreprise à toutes les étapes de son projet est appelée l’assistance à la maîtrise d’ouvrage (AMO) (définition des objectifs, planification, budgétisation, formation, etc.)
Lorsque le décideur ne dispose pas du temps ou de l’expertise nécessaire, l’AMOA peut être interne à l’entreprise ou externe (un consultant).
Pour le déploiement d’un système d’information RH, par exemple, le chef de projet ou le consultant en gestion de projet devra préciser le périmètre du projet ainsi que les processus qui seront utilisés pour le recrutement, la formation, l’évaluation et la gestion des talents, entre autres.
Le chef de projet est chargé de superviser l’entreprise pendant toute sa durée de vie.
Les nombreux comités de pilotage du projet sont le lieu où s’exerce cette fonction.
En général, le maître d’ouvrage (ou l’un de ses représentants) préside le comité de pilotage afin de suivre fréquemment l’évolution du projet et d’approuver les nombreux jalons (GO-NoGO) qui permettent au projet de passer d’une phase à l’autre.
La Maîtrise d’œuvre (MOE) exécute techniquement le projet.
La construction et la coordination de l’ouvrage, ainsi que sa réalisation effective, sont du ressort du chef de projet, qui se situe en aval du maître d’ouvrage (MOE).
Il est l’exécuteur du besoin exprimé par le maître d’ouvrage.
C’est l’organisation que le maître d’ouvrage a engagée pour réaliser techniquement les travaux dans le respect des exigences de qualité, de prix et de délai définies dans le contrat.
Dans la pratique, qui rédige les spécifications ?
Au sein de l’organisation, il y a souvent des discussions sur la manière dont les spécifications doivent être rédigées.
Normalement, le propriétaire du projet (MOA) devrait donner au gestionnaire du projet (MOE) les spécifications fonctionnelles.
La rédaction d’un cahier des charges est difficile dans la pratique et permet rarement de faire abstraction (même si elle le devrait, en théorie) de toutes les questions technologiques sous-jacentes.
Cependant, l’équipe de gestion du projet (MOE) a l’autorité nécessaire pour aborder ces questions, c’est pourquoi il est souvent demandé qu’elle participe à la création de ces normes.
En fait, une approche raisonnable peut consister à ce que le propriétaire du projet (MOA) rédige uniquement une spécification fonctionnelle, le chef de projet (MOE) suggérant ensuite une version plus formelle, ou à ce que la spécification fonctionnelle soit rédigée en collaboration.
La collaboration entre la MOA et la MOE est cruciale
La MOA exprime les besoins des utilisateurs et la MOE apporte le remède technique !
La compréhension et le respect de ces rôles sont cruciaux pour mener à bien un projet de transformation numérique, qui est par nature compliqué.
Les talents des deux équipes sont uniques et complémentaires.
Seules les secondes seront en mesure de modifier la solution pour répondre aux besoins des novices techniques si les premières maîtrisent le métier et ses applications.
Pour atteindre l’objectif commun d’un système d’information qui fonctionne bien et qui est adapté aux besoins de l’organisation, il est crucial de bien identifier ces responsabilités, leurs distinctions et la nécessité de coopérer étroitement dès le début d’un projet d’implantation.